mercredi 20 octobre 2010

La Maison de la Forêt Privée et du Bois de Champagne Ardenne : une vitrine de l’amont forestier


Souhaitée à la fois par les organisations forestières privées et publiques ainsi que par les instances interprofessionnelles, cette maison de 920 m² a été construite en bois comme il se doit.

Elle regroupe d’ores et déjà le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF), l’Union de la Forêt Privée de Champagne Ardenne (UFPCA), l’Association Régionale des Communes Forestières, l’association interprofessionnelle Valeur Bois et l’Association Champenoise de Certification Forestière (ACCF).

Notre coopérative forestière Forêts & Bois de l’Est y est indirectement représentée par la fédération régionale des syndicats de propriétaires forestiers et des organismes économiques, l’UFPCA.

Si ce regroupement n’apportera pas directement de service supplémentaire aux propriétaires forestiers, il permet d’améliorer la lisibilité de la filière bois vis-à-vis des pouvoirs publics. C’est aussi un lieu de rencontre de tous les acteurs de cette filière et un outil favorisant les contacts et le dialogue entre ses différentes composantes.

Longue vie donc à cette maison et à la politique de filière régionale.

Plysorol aux mains du groupe libanais Bitar


C’était pressenti, le groupe libanais BITAR a eu les faveurs du tribunal de commerce de Lisieux pour la reprise intégrale de la société Plysorol, ex leader européen du panneau de contreplaqué. Cette société compte 3 sites de production en France à Epernay dans la Marne, Lisieux dans le Calvados et Fontenay le Comte en Vendée. Il possède également 1 site de production au Gabon et une concession forestière de quelques 600 000 ha.

Il ne restait en lice que 2 candidats parmi les 5 qui s’étaient fait connaître, dont un industriel local, M Delanoë, associé au fonds d’investissement GCD.

Si l’on considère l’intérêt particulier du site d’Epernay, ce second candidat apportait un projet industriel de long terme de dimension modeste mais pragmatique. Il a eu l’inconvénient de ne concerner que la seule usine d’Epernay, ce qui s’est avéré insuffisant face à son compétiteur qui proposait une reprise totale du groupe et surtout le maintien du maximum d’emplois. Un des atouts de BITAR est de s’appuyer sur un groupe déjà bien implanté sur le marché mondial du contreplaqué et de jouir d’une bonne réputation sur le plan de la gestion durable des concessions forestières qu’il exploite déjà au Ghana.

Pour ce qui concerne le site d’Epernay qui préoccupe plus particulièrement les populiculteurs de Champagne Ardenne et de Picardie, le projet reste à préciser car à ce stade il semble moins lisible que le premier projet cité plus haut. Il promet le maintien des emplois ce qui est une bonne nouvelle. Mais il reste à définir et à mettre en œuvre les actions qui contribueront à le garantir à long terme tout comme la pérennité du débouché local pour les producteurs de peuplier.

L’exemple de la stratégie du précédent repreneur chinois rend évidemment prudent tous les observateurs. Pour autant, à ce stade, il convient de ne pas préjuger d’une stratégie similaire. Nous étions pour notre part certains à l’avance du scénario qui s’est joué avec les chinois, nous croyons aujourd’hui tout à fait possible que les choses se déroulent différemment avec ce groupe Libanais.

La partie est loin d’être acquise et les mois qui viennent seront déterminants pour apprécier la pertinence des actions qu’engagera le nouveau propriétaire d’Epernay. Parmi celles-ci les niveaux d’investissement pour la modernisation du site seront fondamentaux. Mais aussi la politique d’approvisionnement.

Sur ce plan, il est déterminant que l’industriel s’appuie sur les organisations de producteurs de l’interrégion pour assurer une pérennité. Sans retour à une stabilité du marché sur le plan des volumes et des prix et une vraie relation de partenariat, beaucoup de producteurs risquent de se décourager et de ne plus investir suffisamment à terme dans cette essence qu’est le peuplier. L’industriel comme les sylviculteurs auront besoin de lisibilité pour prendre le risque de leurs investissements respectifs. Et cela passe par une relation contractuelle et de partenariat très forte.

Forêts & Bois de l’Est est en capacité de répondre à ce challenge comme elle l’a fait par le passé et comme elle le fait aujourd’hui auprès de nombreux industriels de la filière bois du Grand Est. Nous appelons également de nos vœux que de vraies alliances se nouent avec les autres organisations de producteurs régionales. C’est la seule façon de préparer l’avenir et de faire redécoller la filière peuplier de nos régions.