Un certain retard à l’allumage…
Fin 2008 on comptait en Champagne Ardenne :
- 41 chaufferies collectives en fonctionnement pour une puissance totale de 42,8 MW et une consommation totale de 63.700 tonnes brutes/an
- 41 chaufferies industrielles en fonctionnement pour une puissance totale de 185 MW et une consommation totale de 235.000 tonnes brutes/an
- 20.000 tonnes brutes/an de production de plaquettes forestières (soit de quoi couvrir moins de 10% des besoins de ces installations)
A titre de comparaison en Franche-Comté (région fréquemment prise en référence en matière de développement de la filière bois énergie) on dénombrait à la même période :
- 297 chaufferies collectives en fonctionnement pour une puissance totale de 70,8 MW et une consommation totale de 79.200 tonnes brutes/an
- 106 chaufferies industrielles en fonctionnement pour une puissance totale de 85.4 MW et une consommation totale de 275.000 tonnes brutes/an
- 80.000 tonnes brutes/an de production de plaquettes forestières (soit de quoi couvrir près de 25% des besoins de ces installations)
Par rapport à d’autres régions, la Champagne Ardenne accusait donc un important retard en matière de nombre d’installations et de quantités de plaquettes forestières produites ; la plupart des chaufferies en terme de puissance restait celle des industries de transformation du bois dont la majorité de l’approvisionnement provenait des produits connexes des scieries régionales (écorces, sciures, chutes,…) (Source : Rapport de synthèse sur l’Evolution du bois énergie sur les 5 régions du grand-est – décembre 2010).
Une brutale accélération…
Or au cours de ces dernières années les choses ont considérablement évoluées :
- Du fait de la hausse structurelle constante du prix des énergies fossiles (prix du baril > 100 dollars de façon récurrente) et de la politique volontariste de la région pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (division par 4 d’ici à 2050), de nouvelles installations collectives et industrielles ont vu le jour, notamment dans le secteur de l’agro-alimentaire entraînant ainsi une hausse de la demande en bois déchiqueté (Source : Plan Climat Energie Champagne – Ardenne – Octobre 2008).
- Du fait de leur incapacité chronique à se moderniser (notamment en ce qui concerne leurs modes d’approvisionnement), les scieries champardennaise ont perdu 50% de leur capacité de transformation au cours des dix dernières années (Source : Rapport de synthèse Agreste sur Dix ans de filière forêt-bois en Champagne-Ardenne – décembre 2010), entraînant ainsi une baisse de l’offre en produits connexes.
D’où des conditions de marché désormais favorables en volume et en prix à un développement rapide de la production de plaquettes forestières en Champagne Ardenne ; d’autant que les techniques de récolte ne cessent d’être perfectionnées.
C’est cette opportunité qu’ont décidé de saisir de façon conjointe Forêts & Bois de l’Est et l’Office National des Forêts en unissant leurs efforts dans l’intérêt des propriétaires forestiers privés et publics. Ainsi, côté volume, la production conjointe de plaquettes forestières de F&BE et de l’ONF atteint désormais en Champagne-Ardenne 40.000 tonnes/an (50% F&BE – ONF). De même, côté prix, les propriétaires peuvent prétendre à une rémunération de 5 à 10 euros de la tonne en moyenne pour des produits jusqu’à présent sans valeur marchande.
Des perspectives encourageantes…
Compte tenu des contrats en cours de validité, de ceux en voie de finalisation et de ceux en cours de discussion, la production conjointe de plaquettes forestières en Champagne Ardenne de F&BE et de l’ONF devrait approcher les 100.000 tonnes en 2012. Il est évident que la mobilisation de tels volumes ne pourra se faire sans une forte implication des détenteurs de la ressource… Nul doute donc que nous reviendrons vers vous dans les mois et les années qui viennent pour abonder ce marché prometteur…
Damien FRANCOIS
Ingénieur Forestier
Responsable de l'agence Champagne-Ardenne
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