jeudi 17 juin 2010

Le feuilleton continue à Plysorol

L'inquiétude reste grande sur l'avenir du groupe Plysorol en France, notamment pour le site d'Epernay. Le tribunal de commerce de Lisieux qui devait plancher le 2 juin sur différentes offres de reprise a rejeté l'ensemble des propositions. Il a par ailleurs décidé de rendre les pouvoirs de gestion à l'actionnaire chinois Guohua Zhang après lui avoir retiré à l'occasion de la mise en redressement judiciaire le 9 avril dernier. La période d'observation se prolongera donc au moins jusqu'au 21 juillet, date à laquelle le tribunal se réunira pour faire un point d'étape. A l'issue de cette audience on saura si l'actionnaire respecte son engagement d'injecter 6 millions d'euros et si l'observation peut se prolonger jusqu'au 15 septembre, date à laquelle le tribunal examinera à nouveau des offres de reprise et un plan de continuation annoncé par les chinois.

Difficile donc de se retrouver dans ce feuilleton à rebondissement qui met en péril l'existence du groupe mais surtout le site d'Epernay, de plus en plus menacé. Ces attermoiements risquent en effet de celler définitivement son sort alors même qu'un projet sérieux porté par un groupe d'industriels et financiers régionaux donnait de réelles chances de redéveloppement à l'entité champenoise. Ce projet porté par M Jérôme Delanoé prévoyait la reprise de l'usine d'Epernay, le maintien de 60 emplois et comportait une vraie persepctive de reconstruction de l'activité sur le long terme. Cette candidature a été jugée recevable sur le plan financier et avait été bien accueillie par les représentants des salariés car elle était bâtie sur un projet industriel sérieux. Une perspective qui permettait également aux populiculteurs de Champagne et de Picardie d'espérer le maintien d'une activité de transformation régionale à long terme.

Le tribunal de Lisieux a jugé que le projet de reprise ne concernant qu'un des 3 sites français il n'était pas recevable. Quand on sait que les deux autres offres rejetées ne s'intéressaient pas à Epernay ou n'offraient pas de persepective, que les intentions des chinois sont de fermer l'activité industrielle champenoise, on ne peut comprendre cette position. Le tribunal de commerce de Lisieux persiste à exiger une reprise totale du groupe, quitte à exclure une possibilité pragmatique de maintien de l'unité suscitant peu d'intérêt de la part des autres repreneurs.

Une telle position pourrait donc bien être fatale à Plysorol Epernay sans pour autant donner de perspective claire aux autres sites.

Un mince espoir demeure toutefois dans la mesure où M Delanoé a annoncé qu'il persisterait le 15 septembre à présenter une nouvelle offre. Mais le temps joue contre Plysorol qui voit ses clients se tourner vers d'autres fournisseurs et son outil de production se dégrader faute d'entretien suffisant. Sans compter que des éléments clés du personnel ont déjà quitté l'entreprise, las d'attendre que des décisions sérieuses soient prises.

Sans marché, avec un savoir faire qui s'étiole et un outil de travail en déconfiture, il est difficile de croire au miracle. Car si Plysosorol Epernay survit c'est bien de ça dont il s'agira désormais.

2 commentaires:

  1. Le projet Bitar garde Epernay avec les 93 salariés. Pour vous, le projet Delanoe avec 60 salariés et meilleur ?

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  2. Nous pensons pour notre part que le groupe du libanais Bitar offre moins de garanties de pérénité que le projet présenté par M Delanoe. Ce dernier est porteur d'un projet industriel sérieux et pragmatique pour le site d'Epernay. Dans l'état où se trouve aujourd'hui le groupe Plysorol et plus particulièrement le site d'Epernay nous ne voyons pas comment le projet de relancer l'activité avec un effectif aussi important pourra être tenu dans la durée. Il nous semble donc qu'il vaut mieux un projet industriel solide sur le long terme qui préserve 60 emplois et en créé de nouveaux dans l'avenir, aussi bien sur le site que dans les peupleraies que de risquer de voir l'usine fermerdans un an ou deux.

    Les événements récents nous rendent excessivement prudents par rapport à des projets qui sont séduisant mais seront difficiles à tenir. Ceci d'autant que le tribunal de Lisieux n'a que peu de moyens pour faire respecter les engagements pris.

    Vous me direz sans doute que sur ce plan tous les repreneurs sont à la même enseigne. Notre analyse, mais elle n'engage que nous, est qu'un industriel régional qui présente un projet précis apporte plus de garantie qu'un projet où l'enjeu de la ressource africaine est très probablement la plus déterminante.

    Quoiqu'il en soit la décision ne nous appartient pas et comme les salariés, notre première préoccupation est de voir l'usine de Magenta perdurer. Quel que soit le futur dirigeant de Plysorol Epernay, nous serons toujours présents pour en permettre le développement dans l'intérêt de l'économie forestière régionale

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