mercredi 29 décembre 2010

Un constat alarmant pour la filière bois champardenaise


La Direction Régionale de l'Agriculture de l'Alimentation et de la Forêt de Champagne Ardenne vient de publier un bilan de la filière bois régionale pour les dix dernières années.

Le constat est alarmant : alors que les potentialités forestières sont stables, que le bois est un matériau d'avenir qui se vend de mieux en mieux, la filière bois de Champagne Ardenne s'appauvrit. Elle a perdu 1 560 emplois en dix ans, dont 805 dans les secteurs de l'exploitation forestière et de la scierie où il n'en restait plus que 1 100 en 2008.

Cette régression est encore plus flagrante lorsqu'on examine les volumes de bois ronds produits : en 1999 les forêts régionales produisaient 2 millions de m3 par an alors qu'en 2008 ce volume a chuté à 1,3 millions de m3... Et cette tendance a été loin de s'inverser avec la crise.

Pour terminer ce sombre tableau, on note une progression importante des exportations de bois ronds, c'est à dire que la valeur ajoutée de la filière s'exporte également.

Le rapport de la DRAAF fait ce constat sévère sans pour autant analyser les causes de cette situation.

Pour notre part, nous remarquons la corrélation de cette spirale négative avec le mode de commercialisation des bois largement plébiscité dans la Région. La vente de bois en bloc et sur pied est sans aucun doute une des causes de ce mal. En obligeant les scieurs à stocker sur pied plusieurs mois, voire plusieurs années de fournitures, elle les handicape dans leur trésorerie et mobilise une grande partie de leur potentiel humain.

Le système de vente de bois contractuel qui devrait se développer dans l'avenir est le seul qui peut inverser la tendance. L'Office National des Forêts, par la voix de son nouveau Président, Hervé Gaymard, a confirmé sa stratégie de généraliser ce mode de vente dans les années futures. Certains gestionnaires forestiers comme les coopératives sont dans cette logique depuis de nombreuses années. Les autres gestionnaires forestiers ne s'y sont pas encore penchés et soutiennent le mode traditionnel. A l'évidence les évolutions sont irréversibles et tous les acteurs viendront un jour ou l'autre à cette solution d'avenir.

La question qui reste en suspend est : ne sera-t-il pas trop tard pour la filière bois Champardenaise ?

mercredi 20 octobre 2010

La Maison de la Forêt Privée et du Bois de Champagne Ardenne : une vitrine de l’amont forestier


Souhaitée à la fois par les organisations forestières privées et publiques ainsi que par les instances interprofessionnelles, cette maison de 920 m² a été construite en bois comme il se doit.

Elle regroupe d’ores et déjà le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF), l’Union de la Forêt Privée de Champagne Ardenne (UFPCA), l’Association Régionale des Communes Forestières, l’association interprofessionnelle Valeur Bois et l’Association Champenoise de Certification Forestière (ACCF).

Notre coopérative forestière Forêts & Bois de l’Est y est indirectement représentée par la fédération régionale des syndicats de propriétaires forestiers et des organismes économiques, l’UFPCA.

Si ce regroupement n’apportera pas directement de service supplémentaire aux propriétaires forestiers, il permet d’améliorer la lisibilité de la filière bois vis-à-vis des pouvoirs publics. C’est aussi un lieu de rencontre de tous les acteurs de cette filière et un outil favorisant les contacts et le dialogue entre ses différentes composantes.

Longue vie donc à cette maison et à la politique de filière régionale.

Plysorol aux mains du groupe libanais Bitar


C’était pressenti, le groupe libanais BITAR a eu les faveurs du tribunal de commerce de Lisieux pour la reprise intégrale de la société Plysorol, ex leader européen du panneau de contreplaqué. Cette société compte 3 sites de production en France à Epernay dans la Marne, Lisieux dans le Calvados et Fontenay le Comte en Vendée. Il possède également 1 site de production au Gabon et une concession forestière de quelques 600 000 ha.

Il ne restait en lice que 2 candidats parmi les 5 qui s’étaient fait connaître, dont un industriel local, M Delanoë, associé au fonds d’investissement GCD.

Si l’on considère l’intérêt particulier du site d’Epernay, ce second candidat apportait un projet industriel de long terme de dimension modeste mais pragmatique. Il a eu l’inconvénient de ne concerner que la seule usine d’Epernay, ce qui s’est avéré insuffisant face à son compétiteur qui proposait une reprise totale du groupe et surtout le maintien du maximum d’emplois. Un des atouts de BITAR est de s’appuyer sur un groupe déjà bien implanté sur le marché mondial du contreplaqué et de jouir d’une bonne réputation sur le plan de la gestion durable des concessions forestières qu’il exploite déjà au Ghana.

Pour ce qui concerne le site d’Epernay qui préoccupe plus particulièrement les populiculteurs de Champagne Ardenne et de Picardie, le projet reste à préciser car à ce stade il semble moins lisible que le premier projet cité plus haut. Il promet le maintien des emplois ce qui est une bonne nouvelle. Mais il reste à définir et à mettre en œuvre les actions qui contribueront à le garantir à long terme tout comme la pérennité du débouché local pour les producteurs de peuplier.

L’exemple de la stratégie du précédent repreneur chinois rend évidemment prudent tous les observateurs. Pour autant, à ce stade, il convient de ne pas préjuger d’une stratégie similaire. Nous étions pour notre part certains à l’avance du scénario qui s’est joué avec les chinois, nous croyons aujourd’hui tout à fait possible que les choses se déroulent différemment avec ce groupe Libanais.

La partie est loin d’être acquise et les mois qui viennent seront déterminants pour apprécier la pertinence des actions qu’engagera le nouveau propriétaire d’Epernay. Parmi celles-ci les niveaux d’investissement pour la modernisation du site seront fondamentaux. Mais aussi la politique d’approvisionnement.

Sur ce plan, il est déterminant que l’industriel s’appuie sur les organisations de producteurs de l’interrégion pour assurer une pérennité. Sans retour à une stabilité du marché sur le plan des volumes et des prix et une vraie relation de partenariat, beaucoup de producteurs risquent de se décourager et de ne plus investir suffisamment à terme dans cette essence qu’est le peuplier. L’industriel comme les sylviculteurs auront besoin de lisibilité pour prendre le risque de leurs investissements respectifs. Et cela passe par une relation contractuelle et de partenariat très forte.

Forêts & Bois de l’Est est en capacité de répondre à ce challenge comme elle l’a fait par le passé et comme elle le fait aujourd’hui auprès de nombreux industriels de la filière bois du Grand Est. Nous appelons également de nos vœux que de vraies alliances se nouent avec les autres organisations de producteurs régionales. C’est la seule façon de préparer l’avenir et de faire redécoller la filière peuplier de nos régions.

mercredi 22 septembre 2010

Plysorol : le point de vue d'un ancien salarié sur les ressources forestières de la société au Gabon.

Nous publions ci-dessous un article paru sur Internet et rédigé par un ancien salarié de la société Plysorol au Gabon. Ce dernier a souhaité rester dans l'anonymat.

Il s'agit d'un point de vue parmi d'autres. Nous n'avons pas d'éléments à notre niveau pour confirmer ou infirmer ces analyses mais elles nous ont paru plutôt objectives et bien argumentées. Nous avons donc considéré que cet éclairage était propre à alimenter de façon intéressante le débat autour de cette entreprise qui transforme du peuplier dans notre région et qui risque de disparaître.

Une partie de son avenir se joue en effet en afrique.


"Les pépites du Gabon et la Belle au Bois Dormant

Bonjour, comme beaucoup d’entre-vous je suis suspendu aux nouvelles de Plysorol. J’ai surtout bien connu les questions d’achat de grumes Okoumé, du temps de Monsieur Meese, pour finir avec les portugais.
En lisant la revue de presse sur Infoply -que je félicite au passage pour l’immense travail fourni- j’y vois beaucoup d’émotion mais peu de réalisme et en tout cas une méconnaissance totale de la chaine d’approvisionnement en Okoumé et je voudrais rappeler certains faits pour aider les décideurs à la compréhension de ce métier. Il y a en effet des idées reçues qui risquent de coûter cher pour les les collègues de Plysorol.

1) L’Okoumé n’est pas un « bois précieux » !

Le terme de « bois précieux », il ne pas peut s’appliquer à l’Okoumé dont la valeur se situe actuellement entre 200 et 250 €uros FOB Gabon. C’est à dire qu’à grosseur égale, il est moins cher que le Chêne de nos pays. En revanche l’Okoumé a des propriétés mécaniques qui en font un excellent bois de déroulage très apprécié pour la fabrication du contreplaqué. De plus, il est naturellement durable et en collage phénolique, sert pour les panneaux extérieurs qui ont longtemps fait la réputation de Leroy. Le Gabon à lui tout seul, produit plusieurs millions de M3 d’Okoumé par an, dont plus de 70% des exportations en rondins se sont faites en 2009 vers l’Asie. (Pour nous revenir sous forme de panneaux sur l’Europe, en concurrence de nos propres productions car il faut savoir que l’Europe importe d’Asie plus d’un million de M3 de contreplaqués par an, dont une grande partie en Okoumé du Gabon transformés en Chine grâce à une main d’oeuvre bon marché. En comparaison, si mes souvenirs sont bons, même dans les grandes années la production de Leroy/Plysorol n’a jamais dépassée les 150.000 M3.

2) Les concessions forestières au Gabon ne sont pas les « Pépites » de Plysorol !

C’est là un contresens qui est fait par la plupart des journalistes et que relaient les politiques, (mais chacun son métier!) :

- Les concessions forestières des 2 filiales de Plysorol ont une surface totale de quelques 550.000 hectares, divisée en 3 zones: la plus grande (350.000 hectares) est la plus ancienne, elle a déjà été exploitée depuis plus d’un demi-siècle. Elle en est à sa troisième coupe (donc maintenant des petits arbres). J’ai d’ailleurs subi moi-même les réclamations perpétuelles des dérouleurs de Lisieux sur cette qualité. Une autre concession pour environ 200.000 hect appartient à Pogab, sous l’appellation de permis industriel, mais se situe dans une zone montagneuse donc des bois nerveux. Ce permis (sous réserve que les anciens actionnaires Chinois n’y aient pas touché) est vierge, donc tous les travaux routiers d’accès et de campements sociaux sont à faire.
- Depuis la récente décision du Président Ali Bongo, beaucoup de permis forestiers, de toutes tailles et de toutes nationalités d’actionnaires, sont sans industrie et ne peuvent plus exporter leur production. La valeur des permis forestiers a donc chuté depuis la décision, car il faut savoir que la forêt gabonaise couvre environ 20 millions d’hectares dont environ 15 millions sont exploitables. Le remembrement décidé par l’Administration Forestière libère actuellement quelques 2 à 3 millions d’hectares de permis non conformes à la loi forestière gabonaise.La seule et réelle valeur des permis de Leroy-Gabon et de Pogab réside dans les surfaces importantes des blocs, permettant un aménagement forestier et d’aboutir à une Certification FSC. Ces bois s’ils sont certifiés et industrialisés avec traçabilité, peuvent donner des contreplaqués certifiés FSC, prisés par les marchés européens. C’est cette logique environnementale que les filiales gabonaises avaient commencé à mettre en œuvre du temps de SONAE, mais que les actionnaires Chinois ont abandonné début 2009. D’après les derniers rapports des Eaux & Forêts Gabonaises, les deux concessions des filiales de Plysorol sont en infractions verbalisées pour de nombreuses infractions environnementales, sociales, douanières et fiscales. D’autre part j’ai appris que l’ensemble des matériels routier et forestier avait été vendu par les chinois et que les productions forestières étaient quasiment arrêtées depuis l’interdiction d’exporter les grumes. Avec le chomage non payé et d’après ce rapport des E&F, les campements et habitations sont dans un état lamentable avec de très nombreuses épidémies dues à l’insalubrité de l’eau et des ordures, et plusieurs révoltes des habitants ont eu lieu depuis 18 mois.Dans ce contexte, parler de « pépite » est un peu hâtif. La Forêt elle se mérite, c’est d’abord d’énormes investissements à réaliser tant en équipements routiers, forestiers, sociaux, qu’environnementaux. Rien que la reprise du plan d’aménagement menant à la Certification prendra plusieurs années. Le repreneur de Plysorol aura donc d’énormes investissements à effectuer. Mais cet approvisionnement forestier est le premier maillon indispensable de la chaine de fabrication Plysorol et l’on comprend pourquoi les repreneurs en font une condition sine qua non ! Mais quand on considère tous les investissements à faire, parler de « pépite » parait bien exagéré, surtout assis derrière la télé, ici en France.

3) Industrialisation de la filière au Gabon

tout le monde savait que la transformation des grumes devait se faire sur place !
Le dernier point sur lequel il est bon de revenir est l’obligation depuis 2010 de dérouler les bois sur place. Ce n’était pas une surprise. Toute la filière le savait et le Gabon a tenu bon. C’est pour ne pas l’avoir suffisamment anticipé que la gestion portugaise s’est terminée par un dépôt de bilan. C’est pour ne pas l’avoir admis que le tribunal de Lisieux vient de nous mettre 18 mois dans la vue et a mis en péril l’ensemble du groupe en croyant aux miroir aux alouettes chinoises.
Deux conséquences :

- Intérêt stratégique de l’usine de Pogab, qui doit maintenant impérativement approvisionner les 3 complexes industriels français en placages secs.

- Obsolescence de l’usine de Lisieux dans toute sa partie déroulage et séchage.

4) Et l’avenir ?

a) Défis sociaux et environnementaux dans les forêts gabonaises en reprenant d’urgence les démarches de la Gestion Durable pour une production Certifiée FSC.
b) Défis forestiers en investissant d’urgence dans des équipements modernes, en refaisant le réseau routier et des campements appropriés à un cadre de vie sain, avec écoles et une scierie sur place.
c) Défis industriels au Gabon en triplant d’urgence les capacités de Pogab et en investissant dans d’autres transformations locales diversifiées et à forte valeur ajoutée. Rapatrier de toute urgence la capacité de déroulage et de séchage de Lisieux (désormais inutilisable en France sauf en infraction avec la loi gabonaise) vers Pogab pour réalimenter au plus vite en placages secs nos fabrications en France.
d) Défis industriels en France en relançant les productions des 3 usines françaises vers des productions de finition, de valeur ajoutée et niches techniques. La mixité exotique avec les bois de pays français ont été un atout pour Plysorol et il faudra encore développer ces « combis ».
e) Un énorme effort commercial sera à opérer pour combler le handicap de plusieurs années d’absence partielle ou totale sur les marchés, alors que nos concurrents se bagarrent entre eux pour récupérer notre place avec des produits certifiés.

Donc, parler de poule aux œufs d’or est une provocation pour ceux du métier, mais le potentiel est là pour qui saura le reprendre et surtout aura l’acharnement et le professionnalisme de le redévelopper, et de réveiller »la belle au bois dormant ». Je souhaite donc que mes collègues de Plysorol trouvent ce Prince Charmant ! D’ici-là courage à tous."

mardi 14 septembre 2010

Quand la vente sur pied ne fait plus recette

Ce matin avait lieu la première vente d'automne en feuillu à Bréviande. Les acheteurs sont inquiets car leur marché est difficile. Même s'ils ont des besoins en bois après avoir entammé leurs stocks ils n'ont pas été en mesure de faire rebondir le marché. Le reportage diffusé sur France 3 Champagne Ardenne en donne l'illustration.

Filière bois : pas de rebond - ECONOMIE - France 3 Lorraine Champagne-Ardenne : actualités de Champagne-Ardenne - France 3

Cette situation est paradoxale dans un monde économique qui connaît globalement une reprise lente mais dans un marché du bois européen en pleine euphorie.

Notre avis est qu'il faut en rechercher la raison dans la perte de compétitivité constante de nos industries du bois feuillu, encore soumises à un système d'approvisionnement archaïque basé sur la vente en bloc et sur pied. Ce système est couteux pour l'ensemble de la chaîne de valeur des produits forestiers car il mobilise énormément de ressources humaines. 10 lots visités et estimés pour 1 acheté, sans compter tous les frais liés à l'organisation des ventes et le surveillance des coupes. Il en résulte des coûts de matière entrée scierie exhorbitants par rapports aux autres industries européennes concurrentes sans pour autant que les producteurs soient particulièrement bien lotis.

Un manque de compétitivité qui coûte cher en perte de parts de marchés face à des concurrents étrangers qui eux l'ont amélioré. C'est ainsi qu'en 10 ans la France, premier massif forestier européen feuillu, a perdu 50% de sa capacité de production de sciage.

La relative résistance des professionnels champenois a sans doute masqué la dure réalité qui semble désormais les rattraper comme elle a déjà rattrapé ceux des autres régions françaises.

Les réformes de ce système ancestral doivent être entreprises rapidement pour contribuer à redresser cette situation sur le long terme et préserver des débouchés rémunérateurs aux forestiers. Investir dans une meilleure productivité ou dans des outils modernes gages d'une meilleur valeur ajouté nécessite de donner des assurances et des régularités d'approvisionnement aux scieries.

C'est la démarche que poursuit une grande partie de la coopération forestière française dans laquelle s'inscrit Forêts & Bois de l'Est dont l'objectif est de promouvoir une filière industrielle moderne à travers des contrats d'approvisionnement. Mode de vente qui trouve toute sa pertinence aujourd'hui car les clients industriels qui en ont gouté y reviennent et augmentent leur prix car il s'agit d'une méthode plus économique pour l'ensemble de la filière. les producteurs en sont donc aujourd'hui les premiers bénéficiaires.

vendredi 10 septembre 2010

Plysorol, l'épilogue ?


Ce que nous préssentions depuis longtemps est en train de se produire: le tribunal de commerce de Lisieux a prononcé la liquidation judiciaire de l'ancien fleuron du contreplaqué en France le 8 septembre. Ceci à la demande de l'administrateur judiciaire.

C'est une catastrophe pour les 400 salariés d'abord qui perdrons probablement leur emploi mais également pour les populiculteurs de la moitié Nord de la France qui voient disparaitre un débouché local important.

Tout n'est pourtant pas encore définitivement terminé puisque le tribunal a donné jusqu'au 15 septembre au propriétaire chinois actuel Zhang Guohua pour trouver un repreneur fiable. 2 candidats se disent toujours intéressés.

Si un ou plusieurs projets de reprise sont validés, le tribunal de commerce autorisera la poursuite de l'activité durant 8 semaines, le temps de finaliser la transaction et la mise en place de la ou des nouvelles sociétés.

Même s'il est difficile d'espérer encore un dénouement heureux, tant que tout n'est pas définitif, croisons les doigts.

lundi 9 août 2010

L'emballage léger en bois a de l'avenir

A travers cette vidéo proposée par le Syndicat des Industriels français de l'Emballage Léger en bois on découvre toute la pertinence de cette filière dans un contexte de développement durable. C'est une industrie qui sait innover comme le montre ce très bon film.

mardi 27 juillet 2010

Les petits bois de peuplier sont de plus en plus recherchés


« Un tien vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l’auras :
L’un est sûr l’autre ne l’est pas » ; Le petit poisson et le pêcheur ; Jean de La Fontaine


La question de la grosseur à laquelle il convient de récolter ses peupliers, que se posent nombre de populiculteurs, trouve peut-être sa réponse dans la morale de la fable citée ci avant…

Du point de vu des marchés :

Le prix de vente au m3 du peuplier n’est plus fonction de sa grosseur... C’est même tout le contraire…Ainsi, les arbres de plus de 2 m3 pièce qui suscitaient jadis la convoitise des scieurs locaux et qui se vendaient alors très chers n’intéressent désormais plus personne… A l’heure actuelle le principal débouché pour le peuplier est le déroulage (pour la production d’emballages légers ou de panneaux de contreplaqué) ce qui nécessite des arbres tendres et clairs donc jeunes… Les clients Italiens et Espagnols leaders sur le marché et principaux acheteurs dans nos régions déroulent ainsi de plus en plus fréquemment des arbres de 100 à 110 cm de circonférence produit en moins de 15 ans… Sans atteindre de telles extrémités que seule la proximité immédiate des usines permet, il est clair que ces clients ne sont plus intéressés par venir acheter en France des bois de 140, 150, voir 160 cm de circonférence… L’optimum correspond désormais à des bois jeunes (entre 15 et 18 ans), clairs (sur 2/3 de la section), parfaitement élagués (sur 6 m avec un minimum de 2.60 m sans marques d’élagage) et affichant une circonférence moyenne à 1.30 m comprise entre 120 et 130 cm. Les quelques transformateurs français encore présents sur le marché ont par ailleurs les mêmes exigences.

D’un point de vu de la qualité intrinsèque des bois :

Plus les bois vieillissent sur pied, plus ils seront nerveux et colorés et moins ils correspondront aux attentes des clients précédemment décrites… Ainsi, le gain de volume obtenu en conservant les arbres sur pied quelques années supplémentaires ne compensera pas, loin s’en faut, la perte de qualité de l’ensemble du lot.

D’un point de vu sanitaire :

Plus le populiculteur garde longtemps ses arbres sur pied plus il s’expose à des aléas climatiques tels que les tempêtes et à des aléas sanitaires tels que la rouille et le puceron lanigère… Ainsi dans les peupleraies parvenues à maturité il n’est pas rare de constater une stagnation voir une diminution des volumes de bois à l’hectare ; la mortalité d’une partie tiges finissant par excéder l’accroissement des tiges restantes.

D’un point de vu financier :

Pour toutes ces raisons le taux interne de rentabilité de l’investissement que représente la plantation et l’entretien d’une peupleraie est maximum avant 18 ans… Après celui-ci décroît… Ainsi il est plus rentable de faire une première génération de peupliers en 18 ans et d’en entamer une seconde sur 7 ans que de faire une seule rotation de 25 ans…

Dès qu’un lot de peupliers atteint 120 cm de circonférence moyenne, il convient donc d’en parler avec son technicien référent afin de planifier au mieux son exploitation et sa commercialisation qui pourront intervenir plus ou moins dans les deux années qui suivent…
Damien François

jeudi 17 juin 2010

Le feuilleton continue à Plysorol

L'inquiétude reste grande sur l'avenir du groupe Plysorol en France, notamment pour le site d'Epernay. Le tribunal de commerce de Lisieux qui devait plancher le 2 juin sur différentes offres de reprise a rejeté l'ensemble des propositions. Il a par ailleurs décidé de rendre les pouvoirs de gestion à l'actionnaire chinois Guohua Zhang après lui avoir retiré à l'occasion de la mise en redressement judiciaire le 9 avril dernier. La période d'observation se prolongera donc au moins jusqu'au 21 juillet, date à laquelle le tribunal se réunira pour faire un point d'étape. A l'issue de cette audience on saura si l'actionnaire respecte son engagement d'injecter 6 millions d'euros et si l'observation peut se prolonger jusqu'au 15 septembre, date à laquelle le tribunal examinera à nouveau des offres de reprise et un plan de continuation annoncé par les chinois.

Difficile donc de se retrouver dans ce feuilleton à rebondissement qui met en péril l'existence du groupe mais surtout le site d'Epernay, de plus en plus menacé. Ces attermoiements risquent en effet de celler définitivement son sort alors même qu'un projet sérieux porté par un groupe d'industriels et financiers régionaux donnait de réelles chances de redéveloppement à l'entité champenoise. Ce projet porté par M Jérôme Delanoé prévoyait la reprise de l'usine d'Epernay, le maintien de 60 emplois et comportait une vraie persepctive de reconstruction de l'activité sur le long terme. Cette candidature a été jugée recevable sur le plan financier et avait été bien accueillie par les représentants des salariés car elle était bâtie sur un projet industriel sérieux. Une perspective qui permettait également aux populiculteurs de Champagne et de Picardie d'espérer le maintien d'une activité de transformation régionale à long terme.

Le tribunal de Lisieux a jugé que le projet de reprise ne concernant qu'un des 3 sites français il n'était pas recevable. Quand on sait que les deux autres offres rejetées ne s'intéressaient pas à Epernay ou n'offraient pas de persepective, que les intentions des chinois sont de fermer l'activité industrielle champenoise, on ne peut comprendre cette position. Le tribunal de commerce de Lisieux persiste à exiger une reprise totale du groupe, quitte à exclure une possibilité pragmatique de maintien de l'unité suscitant peu d'intérêt de la part des autres repreneurs.

Une telle position pourrait donc bien être fatale à Plysorol Epernay sans pour autant donner de perspective claire aux autres sites.

Un mince espoir demeure toutefois dans la mesure où M Delanoé a annoncé qu'il persisterait le 15 septembre à présenter une nouvelle offre. Mais le temps joue contre Plysorol qui voit ses clients se tourner vers d'autres fournisseurs et son outil de production se dégrader faute d'entretien suffisant. Sans compter que des éléments clés du personnel ont déjà quitté l'entreprise, las d'attendre que des décisions sérieuses soient prises.

Sans marché, avec un savoir faire qui s'étiole et un outil de travail en déconfiture, il est difficile de croire au miracle. Car si Plysosorol Epernay survit c'est bien de ça dont il s'agira désormais.

lundi 31 mai 2010

Plysorol en observation jusqu'au 16 juin

Le tribunal de commerce de Lisieux, en charge de la procédure de redressement judiciaire de la société Plysorol qui détient encore un site de production à Epernay, a décidé de placer l'ex leader européen du contreplaqué en période d'observation jusqu'au 16 juin 2010. A cette date il tiendra une audience intermédiaire où il étudiera un plan de continuation déposé par le propriétaire chinois actuel Guohua Zhang.

Dans ce plan de continuation, s'il est accepté, le sort de l'unité d'Epernay serait loin d'être réglé dans la mesure où il serait prévu la cession du site. Ce pourrait être une opportunité pour des repreneurs industriels porteurs d'un projet de développement sérieux. Mais y aura-t-il des candidats au rachat d'une unité qui a déjà vu disparaître une bonne partie de ses marchés, la dégradation de son outil industriel et sans doute le départ d'une partie de ses salariés ?

Le temps joue en défaveur d'une possible reprise de cette usine et l'avenir s'assombrit sur la populiculture de la moitié Nord de la France avec le risque de disparition pure et simple de cette industrie.

Forêt & Bois de l'Est est prêt à accompagner une éventuelle reprise en proposant notamment d'en assurer l'approvisionnement à partir de la production de ses adhérents et d'autres structures coopératives qui s'associeraient à elle. Mais encore faut il qu'un projet sérieux voit le jour.

dimanche 11 avril 2010

Plysorol à nouveau en redressement judiciaire


L'espoir aura été de courte durée. Aucune des promesses faites par le repreneur chinois de Plysorol n'aura été tenue. Les sites industriels français (Fontenay le Comte, Lisieux et Epernay) auraient du bénéficier d'investissements promis pour 20 millions d'euros. Le ministre de l'industrie alerté dès la fin du printemps 2009 s'était rendu à Lisieux où on lui avait juré que toutes les promesses seraient tenues.

Force est de constater que cet industriel, M. Guohua Zhang, tient plus du brigand de grand chemin que de l'industriel responsable. Car les millions prévus n'ont pas été apportés mais sont désormais dus aux fournisseurs pour un montant de pas moins de...11 millions d'euros.

Comme nous l'écrivions le mois dernier, d'autres malhonnêtetés ont même conduit M. Guohua Zhang en prison au Gabon.

Désormais, deux administrateurs judiciaires sont en charge de ce redressement qui, espérons le, sera cette fois ci réalisé sur des bases plus réalistes. Aujourd'hui plusieurs repreneurs potentiels se sont fait connaître. Un groupe libanais déjà sur les rangs lors de la première reprise est toujours candidat. Des industriels régionaux sont intéressés par le site d'Epernay et sont particulièrement motivés pour rebâtir un projet porteur sur le long terme.

Il ne restera plus qu'au tribunal de commerce de Lisieux de faire preuve de pragmatisme et ne pas se laisser leurrer une nouvelle fois par un miroir aux alouettes.

mardi 30 mars 2010

Du nouveau à Epernay chez Plysorol ?

Après la consternation qui a suivi l'annonce de la fermeture définitive de Plysorol Epernay par le chinois Honest Timber repreneur "providentiel", le tribunal de commerce de Lisieux va peut être redonner un peu d'espoir aux populiculteurs champenois.

Il y a quelques semaines, des industriels locaux ont fait savoir leur intérêt de reprendre le site avec un vrai projet industriel, à condition que des décisions très rapides soient prises par les autorités judiciaires françaises et notamment le tribunal de commerce qui avait autorisé la reprise par M Guohua Zhang le patron d'Honest Timber.

Ils ont visiblement été entendus car ce vendredi 27 mars le tribunal de commerce de Lisieux a dilligenté une enquête qui devrait aboutir le 30 avril à une probable liquidation judiciaire de la société avec une nouvelle possibilité de reprise. Espérons cette fois que le tribunal de commerce fera preuve d'un peu plus de discernement et, plutôt que de céder aux sirènes de gens peu recommandables, choisira de faire confiance à des industriels français dont le sérieux est vérifiable et la réputation excellente. Mais la partie n'est pas gagnée car un autre repreneur basé au Ghana, dont l'offre n'avait pas été acceptée en 2009, est toujours sur les rangs, comme l'explique l'article paru le 29 mars sur le site Internet des chambres de commerce de Normandie reproduit ci-dessous. Sans remettre en cause le sérieux de cet industriel, il y a tout lieu de penser qu'il n'a d'yeux que pour la fameuse concession forestière gabonaise, représentant un enjeu considérable. La préoccupation des acteurs des filières bois champardenaises et picardes est de voir le site d'Epernay repris par des gens sérieux et motivés par un développement industriel pragmatiquement régional, à des années lumières des enjeux financiers internationaux que représente le bois exotique.


Article paru le 29 mars 2010 dans le portail normand de l'information économique :

Plysorol : le "sauveur" chinois désormais invité à revendre l’entreprise

Sommé par la justice de communiquer ses comptes, poursuivi par l’Urssaf, accusé d’exploiter de façon opaque ses forêts gabonaises, l’ex-leader européen du contreplaqué Plysorol se retrouve à nouveau dans la tourmente un an après sa reprise par un groupe chinois.

"Espoir, déception, trahison", pouvait-on lire vendredi sur une banderole devant le tribunal de commerce de Lisieux (Ouest) où quelque 200 des 450 salariés de l’entreprise, venus des trois sites français, Lisieux (Ouest), Epernay (Est) et Fontenay Le Comte (Centre), manifestaient pour un redressement judiciaire de leur entreprise.

Un an presque jour pour jour après avoir approuvé la reprise du groupe par le chinois Guohua Zhang, patron d’Honest Timber, qui promettait de garder tous les emplois, le tribunal examinait à nouveau la situation de l’entreprise qui cumule 10 millions d’euros d’impayés, selon l’avocat des salariés Me Philippe Brun.

"Plus le temps passe, plus les clients partent, plus on risque la liquidation. Il y a urgence, d’autant qu’il semble qu’il y a des repreneurs potentiels", a estimé Me Brun à la sortie de l’audience.

Les avocats du Libanais Ghassan Bitar, PDG de la société John Bitar & Co basée au Ghana et candidat malheureux à la reprise l’an dernier, parce que son plan prévoyait la suppression de plusieurs dizaines d’emplois, étaient présents devant le tribunal vendredi.

Dans l’attente d’une décision, la tension est chaque jour croissante entre le repreneur chinois et les salariés qui, à chaque manifestation, arborent une pancarte "M. Zhang, menteur".

"M. Wu (directeur général de Plysorol, NDLR) rend nous nos sous", clament les manifestants qui affirment que l’entreprise prélèvent sur leurs salaires les cotisations patronales à leur mutuelle.

Le drapeau de la République populaire de Chine érigé aux côtés du drapeau français à l’entrée de l’usine de Lisieux a disparu. La direction a demandé dans une note au personnel "de bien vouloir le réinstaller" dans un délai de 24 heures, sans quoi elle portera plainte.

Les syndicats affirment que M. Zhang, seul selon eux à pouvoir signer les chèques aux fournisseurs, est en prison depuis mardi pour trafic de passeport notamment, au Gabon, où Plysorol possède plusieurs centaines de milliers d’hectares de forêt, et dont le bois était au départ transformé en France.

"A Lisieux nous étions le seul des trois sites à travailler. Mais ce matin l’entreprise qui nous loue des chariots élévateurs en a repris plusieurs car la direction ne l’avait pas payée. On avait du bois jusqu’à mercredi mais dans ces conditions on ne va plus pouvoir travailler", a affirmé Edith Monory, de la CFDT.

Le repreneur avait renouvelé ses promesses d’investissement en France devant le ministre de l’Industrie Christian Estrosi fin octobre, mais les périodes de chômage partiel se sont multipliées et les accusations formulées par des associations écologistes spécialisées dans le transport maritime comme Robin des bois, trouvent de plus de plus en plus de crédit.

"Ce qui intéressait M. Zhang, ce sont les 500.000 hectares de forêt de Plysorol au Gabon qu’il gère depuis dans la plus grande opacité, au détriment de la biodiversité" et des salariés de l’entreprise, car il envoie directement le bois en Chine, affirme son responsable Jacky Bonnemains.

Source AFP

jeudi 18 février 2010

L’assemblée générale de section de Champagne Ardenne se tiendra à Brienne le Château le 6 mars 2010


La prochaine assemblée générale sera « mixte ». En effet, immédiatement à la suite de l’assemblée générale ordinaire suivra une assemblée générale extraordinaire dont l’objet sera d’une part de procéder à la modification des statuts suite au regroupement des sections lorraines et des sections francs comtoises entre elles et d’autre part de procéder à une mise en conformité des statuts avec les arrêtés des 23 avril 2008 et 25 mars 2009, modifiant les statuts types des coopératives agricoles

Comme à l’accoutumée, les adhérents, après avoir pris connaissance et débattus des points à l’ordre du jour de l’assemblée générale plénière, désigneront leurs délégués et procéderont à l’élection du conseil de section.

Après un repas prévu au restaurant « Le Bois Joli » route de Saint Dizier à Montier en Der (52) une visite en forêt ayant pour thème « Le chêne : quels produits pour quelles utilisations » organisée dans la propriété d’une adhérente de la coopérative où des exploitations sont en cours. Les personnes intéressées mais non adhérentes sont conviées à participer à cette visite. Elles peuvent prendre contact avec le secrétariat de l’agence de Champagne Ardenne à Troyes auprès de Marie Laurence TEZE tél 03 25 76 92 86.

Le programme précis de cette visite sera le suivant :

• Présentation de la coupe
• Démonstration de marquage, de façonnage et de tri des produits
• Présentation des différentes catégories de produit et des marchés de destination
• Présentation des différents modes d’apport au sein de Forêts & Bois de l’Est